Ecrit par Marion McGuinness paru aux éditions Jacob-Duvernet
Présentation sur la couverture : « Loin des guides conventionnels semaine après semaine ou mois après mois à haute teneur en niaiserie mensongère et au potentiel anxiogène non négligeable, cet ouvrage prend le part d’en rire plutôt que d’en pleurer. Des billets humoristiques traitant de tous les grands thèmes de la grossesse et de l’accouchement y côtoient des infos pratiques, juridiques ou médicales un brin plus sérieuses. Du rire, du sang, des larmes – comme une vraie grossesse et un vrai accouchement, le bouchon muqueux en moins. »
Notre avis :
Nous nous sommes régalés ! Frais et gouleyant à souhait, ce livre de 180 pages fait du bien. Oui, il est parfois caricatural et limite politiquement correct, nous le concèdons mais bon, on y retrouve tout de même bien du vécu !
Parfois, frôlant carrément l’humour caustique, voici quelques passages :
– Quand on dit à une future mère qu’elle respire la joie de vivre, c’est qu’elle n’a pas encore commencé les démarches administratives obligatoires en vue de la naissance de son enfant et de son entrée officielle dans les logiciels des organismes aimés de tous, comme la CAF ou la Sécurité Sociale… La déclaration officielle de grossesse ouvre les hostilités, en général à la fin du premier trimestre de grossesse. Comme tout papier officiel, il faut en moyenne 4 heures et un Bac + 18 pour tout lire et tout comprendre. Règle numéro un : tout photocopier en 8 exemplaires au moins. Un pour ton dossier, un pour le coffre-fort de la banque, un à laisser chez ta mère et les autres à garder sous le coude en attendant de devoir les renvoyer encore et encore à la CAF ou à la Sécu qui l’aura perdu. Encore et encore…
– Le test de grossesse : « Tu comptes et recomptes car bientôt viendra l’heure du pipi le plus important de ta vie. Le pipi qui te dira si tu es privée d’alcool pendant neuf mois (au moins), le pipi qui te dira que tu peux commencer à vider ton répertoire social, le pipi qui te dira que dans neuf mois, tu vas passer quelques heures plutôt coriaces. »
– Sur le gynéco et le gynécon « pour la pesée, le gynéco te laissera te déshabiller et te peser tranquillement pendant qu’il reste à son bureau…le gynécon déclarera avec tact par-dessus ton épaule « non, gardez vos vêtements, vous êtes plus à ça près » ; le gynéco aura une remarque sympathique et positive : « c’est bien, il grossit bien ce bébé »… le gynécon aura un rictus sarcastique : « ah, on s’est fait plaisir !… »
– La théorie de l’évolution : « La grossesse, c’est neuf mois de bonheur, de joie, de merveilleux, tout est simple, beau, émouvant, tu verras, tu vas adorer… Faux !… Tout ceci fait partie d’un complot nataliste mensonger visant à garantir le paiement des retraites par une jeune génération que tu dois démouler (bon, pas en entier, mais faut faire ton quota).
Premier : mois : T’as la gerbe. Tu comptes les jours jusqu’au test pissou…
Deuxième mois : Tu te sens ballonnée comme au début de règles, tu cours donc aux toilettes toutes les 46 minutes…
Troisième mois : Tu pleures devant les pubs pour les couches. Tu pleures si ton homme ose manger le dernier yaourt à la cerise. Tu pleures quand tu vois un chaton. Tu pleures tout le temps, sauf quand tu dors – environ 18 heures par jour idéalement…
Quatrième mois : Après 3 mois en berne totale, ta libido revient enfin te chatouiller le bout des lèvres… Tu ne peux plus dormir sur le ventre, tu le caresses environ 439 fois par jour, et tu ne te nourris plus que de tartines de carottes râpées sauce au beurre et au sirop d’érable épicé. Trempées dans ton déca… Tu es devenue une boule d’hormones sous LSD…
Cinquième mois : Encore un bonnet de soutif en un mois, tu es toute frétillante, depuis la 4e tu n’avais pas laissé tes seins pousser comme ça. Tu en es déjà à 3 touchers vaginaux, une échographie et 4 prises de sang. Tu commences sérieusement à te demander si, en fait, tu ne serais pas malade…
Sixième mois : Il te faut maintenant 7 minutes chrono pour te déloger du lit le matin, faut dire qu’on a l’impression que t’as bouffé une pastèque sans la mâcher…
Septième mois : Tu es connue du voisinage comme la pimpante grosse dame…
Huitième mois : Fait divers dans le journal local : une jeune femme retrouvée morte, écrasée sous le poids de son propre ventre…
Neuvième mois : Tu écumes les petites annonces pour trouver des forceps d’occasion. C’était marrant les 36 premières semaines, mais là, ça devient lassant…
Phase post-démoulage : Au retour de la maternité, tu as autant de ventre qu’au cinquième mois de grossesse…
Recommandé à toutes les futures mères (et pères !) un peu moroses, carrément complexées, complètement angoissées, pas sures d’elles et… qui ont peur de ne pas être parfaites !